La Ligue algérienne pour la défense des Droits de l’Homme (LADDH) a révélé dans un récent rapport l’augmentation des cas de suicide en Algérie, dont plus de 9000 personnes auraient tenté de mettre fin à leurs jours.
La LADDH a tiré la sonnette d’alarme sur ce phénomène social, affirmant que les principales causes menant au suicide sont favorisées en particulier par des conditions sociales, économiques et psychologiques difficiles, l’échec des relations sentimentales, le sentiment d’insécurité qui conduit à des différends conjugaux, le chômage, la hogra, la marginalisation et le sentiment d’inutilité. A l’occasion de la journée de prévention internationale et de lutte contre le suicide, célébrée le 10 septembre de chaque année, la Ligue a insisté sur la nécessité d’agir vite pour faire face aux déséquilibres sociaux, d’autant plus que de nombreux citoyens semblent ne plus se rendre compte de la gravité de cet acte, eux qui ne craignent d’ailleurs pas le risque de la mort par noyade en pleine mer dans la tentative de rejoindre l’Europe, de s’asperger d’essence sur le toit des APC et des wilayas, le suicide par overdose, d’utiliser l’arme à feu ou l’arme blanche, le rasoir pour se taillader le corps, se faire coudre la bouche et se jeter du haut du balcon d’immeuble. L’Organisation a rappelé l’incident d’une mère de quatre enfants qui a tenté de se donner la mort à Tébessa en se jetant sous les roues d’une voiture avant d’être sauvée in extremis. «Laissez-moi mourir. La mort est moins pénible que cette vie. Mes enfants m’ont échappé», a-t-elle crié, car elle n’avait point les moyens d’acheter à ses enfants des articles scolaires. Le même rapport a indiqué que l’Algérie occupait le 11e rang à l’échelle arabe en matière du taux de suicide, dont 53% sont des citoyens désœuvrés (chômeurs), 18% exerçant des fonctions libérales, 12 % exerçant des emplois précaires, dont des fonctionnaires des APC, employés dans le cadre du dispositif d’emploi de jeunes, des agents d’entretien, 11% des fonctionnaires et 6% sont des étudiants et des élèves. En effet, l’Organisation a souligné des chiffres inquiétants sur les tentatives de suicides chez les mineurs en raison des exclusions scolaires ou de peur d’être punis par leurs parents. La Ligue interpelle les autorités du pays à agir vite, redoutant une croissance de ce phénomène si des mesures adéquates ne sont pas prises. Pour remédier à cette situation, elle a préconisé d’ «ouvrir le dialogue avec les citoyens, lutter contre la bureaucratie, offrir un environnement de transparence, de justice sociale tout en négligeant pas les problèmes sociaux et d’œuvrer à les prendre en charge et les traiter à temps avant que la situation ne s’empire davantage»