7e Forum sur la coopération sino-africaine à Pékin – Un grand rendez-vous  économique  et commercial   

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Le premier ministre Ahmed  Ouyahia  accompagné par Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, participe  au Forum sur la coopération sino-africaine qui s’est tenu  le 3 et 4 septembre 2018  .

Dimanche Messahel a pris  prendra part, à Pékin, à la 7e Conférence ministérielle du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC). Une réunion destinée à faire “une évaluation du partenariat Chine-Afrique et à la finalisation des deux principaux documents devant sanctionner le Sommet, à savoir la Déclaration de Beijing et le Plan d’action 2019-2021”.Au programme du sommet qui  s’est ouvert  ce 3 septembre, une question principale se pose : comment rendre profitables aux deux parties les nombreux partenariats qui existent déjà entre la Chine et l’Afrique ? Un rendez-vous important pour les acteurs économiques chinois et africains et à cette occasion.  Pour ce Forum, la Chine a  accueillie des dirigeants de 53 pays africains pour un sommet célébrant la coopération économique entre son pays et l’Afrique. Xi Jinping a promis, lors de son discours d’ouverture, de consacrer 60 milliards de dollars au continent. Premier partenaire commercial de l’Afrique, la Chine organise, à Pékin, un sommet sino-africain largement axé sur la coopération économique, à l’heure où les Chinois tentent de cimenter leur influence dans les pays en développement. Le président chinois Xi Jinping reçoit pendant deux jours ce septième « Forum sur la coopération sino-africaine », un rendez-vous qui a lieu tous les trois ans, alternativement en Chine et sur le continent africain. Un évènement qui doit s’accompagner d’une série de contrats signés entre la deuxième économie mondiale et ses partenaires.

La Chine offre 60 milliards de dollars de plus à l’Afrique

Lors de son discours prononcé à l’occasion de l’ouverture du sommet, Xi Jinping a promis de consacrer 60 milliards de dollars supplémentaires au développement économique des pays africains. Ce soutien du géant asiatique comprendra notamment 15 milliards de dollars « d’aide gratuite et de prêts sans intérêts », a-t-il souligné, alors que Pékin est accusé d’imposer à ses partenaires un endettement intenable via d’onéreux crédits. Selon le cabinet américain China Africa Research Initiative (Cari), de l’Université Johns-Hopkins basée à Washington, la Chine a prêté à l’Afrique un total de 125 milliards de dollars entre 2000 et 2016. Il a également assuré, mais sans préciser de calendrier ni de liste des États concernés, que la Chine « annulerait » une partie de la dette, arrivant à maturité cette année, des pays les moins développés, enclavés ou insulaires, du continent africain. Parmi les 60 milliards de dollars de financements supplémentaires promis, figurent par ailleurs des lignes de crédit de 20 milliards de dollars. Deux fonds, consacrés à la finance du développement et au financement des importations de biens africains, seront également établis, d’un montant cumulé de 15 milliards de dollars.

Enfin, les entreprises chinoises seront encouragées à investir « au moins 10 milliards de dollars » en Afrique au cours des trois prochaines années. En guerre commerciale ouverte avec les États-Unis et Donald Trump, Xi Jinping profite de ce sommet pour célébrer « l’amitié » entre son pays et un continent où Pékin a multiplié les investissements, particulièrement dans les infrastructures, à hauteur de plusieurs milliards de dollars. Vu du côté africain, « le besoin d’argent chinois occupera le devant de la scène » lors du forum de Pékin, prédit-il. Lors du dernier sommet, à Johannesburg en 2015, Xi Jinping avait annoncé une enveloppe de 60 milliards de dollars en aide et en prêts à destination des pays africains. L’argent, le président Xi ne demande pas mieux que d’en prêter à l’Afrique, d’ores et déjà incluse dans ses « Nouvelles routes de la soie », un projet titanesque d’édification de ports, routes et liaisons ferroviaires à travers l’Asie, l’Afrique et l’Europe destinées à relier la deuxième économie mondiale à ses partenaires commerciaux. Parallèlement, la relation de la Chine avec ses partenaires africains évolue : Pékin ne voit plus seulement l’Afrique comme un marché, mais aussi comme un sous-traitant, afin de compenser la hausse de ses propres coûts de production. « La Chine cherche à investir dans des industries à fort contenu de main-d’œuvre à mesure qu’elle s’enrichit et vieillit », explique la sinologue Lauren Johnston, de l’Université de Melbourne. L’influence croissante de Pékin provoque parfois des réactions vives.

Nouveau plaidoyer du président de  la Commission de l’UA en faveur du multilatéralisme

 Le président de la Commission de l’Union  africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a lancé lundi un nouveau et vibrant  plaidoyer en faveur du multilatéralisme, à l’ouverture à Pékin du sommet du  Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA).   Il a confié à cette occasion son inquiétude devant « un contexte  international préoccupant marqué par la montée de l’unilatéralisme ».  Pour l’ancien Premier ministre tchadien, « cette situation est lourde de  conséquences pour la paix et la sécurité mondiales », testant « notre  capacité à répondre aux défis globaux et complexes qui nous interpellent  tous. Elle constitue une entrave de plus à l’émergence d’un ordre mondial  plus équitable et plus juste ».  Pour lui, ce multilatéralisme « ne saurait s’élaborer et s’épanouir que  sous l’empire de la primauté du droit et dans le respect de la centralité  du rôle des Nations Unies comme institution au service de l’ensemble de  l’humanité ».  C’est aussi pourquoi le sommet du FCSA, qui prendra fin mardi, « offre une  double opportunité : d’une part réaffirmer notre attachement indéfectible  au multilatéralisme, d’autre part déposer des jalons supplémentaires pour l’émergence d’une gouvernance mondiale véritablement inclusive ».   « Dans cet environnement international incertain », a-t-il poursuivi, « il  est réconfortant de relever que le partenariat sino-africain constitue  aujourd’hui un socle solide pour la nouvelle gouvernance mondiale à  laquelle nous aspirons ». Pour rappel, les travaux du sommet ont débuté lundi à Pékin avec la participation du  Premier ministre, Ahmed Ouyahia, représentant du président  de la République, Abdelaziz Bouteflika.  Le président chinois Xi Jinping a déclaré dans son allocution d’ouverture  officielle de ce sommet que la Chine est déterminée à œuvrer à la  concrétisation des objectifs assignés à son partenariat avec l’Afrique,  faisant état de « la mise en place, dans les trois prochaines années, de  huit initiatives majeures avec les pays africains ciblant la promotion  industrielle, la connectivité des infrastructures, la facilitation du  commerce et le développement écologique

Ahsene Saaid / Ag