61e anniversaire de la résolution 1514 de l’AG de l’ONU: Les Sahraouis attendent toujours leur référendum d’autodétermination

0
339

Le monde commémore mardi le 61e anniversaire de l’adoption, par l’Assemblée générale de l’ONU, de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, au moment où le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, attend toujours son référendum ‘autodétermination.

Cette Déclaration, aussi dénommée résolution 1514 de l’AG de l’ONU adoptée le 14 décembre 1960, est le résultat d’efforts émanant de pays œuvrant avec ténacité pour la paix, la sécurité et la justice, depuis le sursaut de Bandung, contre le système colonial inhumain qui -contrairement aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies – sévissait encore dans certaines régions du monde. Les luttes de libération menées par les peuples d’Afrique et d’Asie ont largement contribué à l’adoption de cette résolution, alors que la Guerre de Libération nationale qui se déroulait en Algérie rapportait quotidiennement aux Nations unies, les atrocités du colonialisme et les actes de bravoure du peuple algérien contre le colonialisme et sa détermination à l’éradiquer.

L’Assemblée générale onusienne avait tenu sa 15e session le 20 décembre 1960, adoptant une résolution qui a reconnu le droit du peuple algérien à l’autodétermination et à l’indépendance et la nécessité d’entamer un dialogue algéro-français pour trouver une solution pacifique sur la base de l’unité territoriale, dans ce qui était l’une des répercussions des manifestations du 11 Décembre 1960 sur le plan diplomatique. La résolution «1514 XV» avait énoncé les principes généraux et jeté les bases juridiques de l’éradication du système colonial. Elle a servi de cadre juridique à l’ONU pour mettre en œuvre la décolonisation des territoires qui étaient administrés par les puissances coloniales en Afrique, Asie et Amérique Latine (Guinée-Bissau, Cap-Vert, Angola, Mozambique, Zimbabwe, Namibie, Timor Leste…), sous l’impulsion vigoureuse et la pression morale de la majorité des Nations, réunies au sein du Mouvement des Pays non-alignés. La Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux reconnaît par ailleurs que le non-accès au droit à l’autodétermination des peuples et de territoires coloniaux constitue un foyer de tension qui menace la paix et la sécurité internationales. Le Sahara occidental, territoire non autonome inscrit comme tel par les Nations unies en 1963 et qui avait fait l’objet, en 1991, d’un plan de règlement qui prévoyait de permettre au peuple sahraoui d’exprimer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la Résolution 1514 XV, reste l’exemple le plus frappant de la violation de la Charte de l’ONU. Depuis plus de quarante ans, le peuple sahraoui attend de l’ONU et de son Conseil de sécurité qu’ils assument leurs responsabilités et mettent en œuvre leurs propres décisions concernant ce territoire, par l’organisation d’un référendum d’autodétermination, conformément à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. Cette résolution a prévu les modalités et voies juridiques pour permettre aux pays sous domination coloniale d’accéder à la souveraineté. Elle constitue la seule voie pour épargner à l’humanité les affres des conflits armés, de l’injustice et de l’oppression et de permettre à tous les peuples de vivre dans la paix, la prospérité et l’harmonie.

Plaidoyer pour une action internationale à l’égard du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination Des représentants de délégations étrangères assistant aux travaux du 9e congrès de l’Union des travailleurs sahraouis (UGTSARIO) ont mis l’accent, ce lundi, au camp de Dakhla des réfugiés sahraouis, sur «la nécessité d’une action internationale régulière» concernant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. S’exprimant à la presse, des participants au congrès ont manifesté leur «soutien inconditionnel au droit du peuple sahraoui à la liberté et l’indépendance», soulignant la poursuite du combat en faveur de la cause du peuple sahraouie jusqu’au recouvrement de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire sahraoui occupé par le Maroc. Le représentant de la délégation du front national des travailleurs du Nicaragua, Malvin Aguricia, a fait part de la détermination de son organisation syndicale à continuer à se solidariser avec le peuple sahraoui et à la soutenir, ne cachant pas sa «fierté» d’assister avec les travailleurs sahraouis à la tenue de leur 9e congrès, dans une conjoncture ayant contraint le peuple sahraoui à reprendre la lutte armée. M. Aguricia s’est félicité aussi de l’histoire partagée par les peuples nicaraguayen et sahraoui dans leur lutte pour la liberté et la fin de l’oppression, avant d’appeler les Nations unies et le Conseil de sécurité à «assumer leurs responsabilités vis-à-vis des violations flagrantes des Droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, et condamnant le siège imposé à la militante sahraouie Sultana Khaya et sa famille». De son côté, le secrétaire général de l’Union des travailleurs mauritaniens, Mohamed Abdallah, a affirmé que «la question sahraouie est aussi une question mauritanienne, que les deux peuples partagent», saluant, au passage, le rôle crucial des travailleurs sahraouis dans le raffermissement des rangs des militants sahraouis pour la liberté et l’indépendance. Le représentant de l’Union mauritanienne du Travail, Mohamed Lamine Ould Mohamed Sidi, a déploré, pour sa part, «toutes les formes de normalisation avec le sionisme et de complot, auxquelles a recouru le royaume marocain, aux dépens des causes justes palestinienne et sahraouie». M. Arezki Mezhoud, Secrétaire général de l’Organisation de l’unité syndicale africaine (OUSA), a déclaré que sa participation à ce 9e  congrès de l’UGTSARIO est un «message fort» du mouvement syndical qu’il représente, exprimant «la place importante qu’occupe la cause sahraouie dans son (OUSA) action militante pour le parachèvement de la décolonisation de l’ensemble du continent africain». Il a appelé, à ce titre, l’ensemble des organisations syndicales de par le monde à «adhérer aux efforts de défense des droits des peuples opprimés, à leur tête les peuples palestinien et sahraoui». Dans le même contexte, le représentant de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Tahar Saïd, a réitéré le soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, tout en signalant les «vaines manœuvres marocaines d’influer sur le cours de la cause sahraouie». Les travaux du 9e congrès de l’UGTSARIO se poursuivent en commissions, dont les conclusions seront soumises à approbation, avant d’entamer les élections pour la désignation de la nouvelle direction de l’UGTSARIO, sachant que les rapports moral et financier ont été adoptés après débats par les congressistes. Plus de 400 délégués de travailleurs sahraouis, de représentants syndicaux de délégations étrangères solidaires avec la cause sahraouie, de parlementaires et de parties concernées par les question de libération, prennent part à ce congrès qui porte le nom du Chahid Zine Mebirik Ali Fal, et qui est placé sous le signe de «Sacrifice et fidélité pour parachever la libération et l’édification».