60 tonnes d’or exploitées pour une valeur estimée à plus de 4 milliards USD: Sonarem relance les mines d’or de Tirek et Amesmessa dès 2026 pour dynamiser la filière aurifère nationale

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Le groupe minier industriel Sonarem s’apprête à relancer, dès 2026, l’exploitation des mines d’or de Tirek et d’Amesmessa, situées dans le sud-ouest de la wilaya de Tamanrasset, après plus de dix années d’arrêt, a annoncé son PDG, Belkacem Soltani.

Dans un entretien accordé à l’APS, M. Soltani a précisé que ces deux gisements, couvrant une superficie totale de 140.800 hectares, constituent un levier stratégique pour la relance de la production aurifère nationale. Leur exploitation contribuera à accroître les capacités de production, à renforcer les réserves nationales d’or et à créer de nouveaux emplois au profit des habitants du Sud, participant ainsi au développement économique régional. Le 1er octobre dernier, Sonarem a lancé un appel à manifestation d’intérêt national et international pour la création d’une société par actions dont 51 % du capital seront détenus par Sonarem et 49 % par un partenaire étranger ou local, conformément à la nouvelle loi sur les mines.

Ce partenariat vise à vérifier les ressources existantes, découvrir de nouveaux gisements, valoriser les résidus miniers et exploiter durablement le minerai d’or, y compris dans la zone intermédiaire dite « Zita ». L’objectif, selon M. Soltani, est d’attirer des partenaires disposant d’une expertise reconnue dans l’exploration et le développement minier, capables d’accompagner la stratégie nationale de valorisation des richesses minières du Sud algérien, désormais considéré comme un pôle prometteur d’investissements à long terme. Entre 2001 et 2013, la filiale ENOR avait extrait plus de 7 tonnes d’or des mines de Tirek et Amesmessa à travers une fosse de 60 mètres de profondeur. Les nouvelles études indiquent que la majeure partie du gisement se situe à environ 400 mètres, justifiant un passage à l’exploitation souterraine.

Les réserves estimées à 60 tonnes d’or, pour une valeur dépassant les 4 milliards de dollars, confèrent à ce projet un potentiel économique majeur. Le PDG de Sonarem a également souligné la présence de résidus miniers contenant encore des quantités exploitables d’or, valorisables grâce à des techniques modernes d’extraction secondaire, permettant d’optimiser la récupération du métal précieux et de limiter le gaspillage.

Depuis 2022, la production nationale d’or, issue à la fois de l’exploitation industrielle et artisanale, a dépassé 400 kilogrammes, un chiffre appelé à croître avec la relance de Tirek et Amesmessa, mais aussi avec l’ouverture prochaine de deux nouvelles mines à Aïn Abegui (In Guezzam) et Tekouiat (Tamanrasset). Par ailleurs, 187 micro-entreprises artisanales opèrent actuellement dans la filière aurifère, dont cinq nouvelles titulaires de permis délivrés en 2025. Pour mieux encadrer ce secteur, Sonarem prévoit la création de trois centres de traitement de l’or à In Guezzam, Tamanrasset et Djanet, destinés à collecter directement l’or extrait par les artisans, garantissant ainsi la transparence des transactions et la traçabilité du métal. Avec cette relance, l’Algérie confirme sa volonté de structurer et de moderniser durablement la filière aurifère, tout en faisant du Sud un nouvel épicentre minier et économique national.

Yasmine Derbal

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