5ème session du Forum d’affaires algéro-sud coréen : Ouyahia appelle les Sud-Coréens à saisir les opportunités d’investissement en Algérie

0
1127

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a appelé hier les investisseurs sud-coréens à renforcer davantage leur présence sur le marché industriel algérien, constituant une porte vers l’Afrique, l’Europe et le monde arabe.

Dans son allocution prononcée à la 5ème session du Forum d’affaires algéro-sud coréen qu’il a co-présidé avec son homologue sud-coréen, Lee Nak-Yon, M. Ouyahia a relevé que la présence des entreprises coréennes en Algérie « reste modeste malgré leurs compétences connues à travers le monde ».  « Effectivement, les sociétés coréennes se limitaient, durant de longues années, à conclure des contrats de réalisation dans divers secteurs. Mais nous n’avons vu la conclusion de partenariats industriels qu’au cours de ces dernières années, qui avaient concerné, dans un premier temps, le domaine électronique avant de s’élargir actuellement au domaine de l’industrie automobile », a-t-il observé devant la forte délégation d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprises présents à ce forum. Dans ce sens, il a espéré que cette nouvelle orientation dans le partenariat industriel se poursuive et se renforce au bénéfice des deux parties dans tous les secteurs. Le gouvernement algérien, a-t-il poursuivi, convie « ses amis de la République de Corée à investir davantage dans notre pays car vous allez vous positionner sur un marché protégé comme c’est le cas actuellement pour les industries de l’électroménager et de l’automobile à titre d’exemple ».  Le Premier ministre a, en outre, relevé que l’Algérie constituera pour les entreprises coréennes une « porte » vers l’Afrique, l’Union européenne et le monde arabe.  « Je voudrais dire aux hommes d’affaires et aux chefs d’entreprises coréens que l’Algérie est un pays qui vous attend avec de nombreux avantages », a insisté M. Ouyahia en relevant que l’Algérie offre de grands avantages aux sociétés étrangères qui souhaitent y investir dans le cadre du partenariat.  « Outre l’excellence des infrastructures, l’Algérie dispose d’un cadre juridique relatif aux investissements, qui offre des avantages importants comme l’exonération fiscale, sur une longue durée, et l’exonération de taxes douanières lorsqu’il s’agit de projets d’investissements dans le cadre du partenariat », a-t-il fait valoir. De surcroît, « le coût de l’énergie est bas et le foncier est disponible et mis à la disposition des investisseurs sous forme de concessions à un prix insignifiant », a-t-il encore précisé, tout en tenant à noter que l’Algérie dispose aussi d’une main d’œuvre qualifiée et compétitive. Dans son intervention, il a tenu à souligner que l’Algérie, avec une population de 40 millions de personnes, dispose de réserves de change avoisinant les 100 milliards de dollars, un faible endettement et un taux de croissance hors hydrocarbures de plus de 3%. Par ailleurs, M. Ouyahia a rappelé à la délégation coréenne les efforts de l’Algérie à surmonter les différents obstacles auxquels elle a fait face durant son histoire contemporaine. « Vous êtes en Algérie, un pays qui a vécu une difficile histoire contemporaine comme cela a été souligné dans l’allocution de mon homologue coréen. Nous avons vécu le colonialisme qui nous a laissé le sous-développement. Nous avons vécu une tragédie et aussi des difficultés économiques. Nous avons aussi vécu un passage d’un mode économique à un autre », a-t-il affirmé. « L’Algérie était, durant les 25 années ayant suivi son indépendance, un pays à économie socialiste avec ses avantages et ses inconvénients. Nous sommes passés, depuis, à une économie de marché qui commence à se développer et à donner ses fruits avec force », a-t-il soutenu. Ouyahia a, dans le même sens, indiqué que l’Algérie, sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réalisé, au cours des 20 dernières années, « des succès et des acquis dans l’ensemble des domaines ». « Vous êtes au nord du continent africain, dans un pays qui se distingue par sa stabilité, et ce, même s’il est situé dans une région qui connaît une spirale de crises et de conflits… Vous êtes dans un pays qui connaît un décollage économique important dont j’ai cité certains indicateurs. Vous êtes dans un pays prometteur dans la région du Maghreb et de l’Afrique du nord et à la croisée des chemins entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient », a-t-il affirmé. La Corée du Sud est l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Algérie avec près de 2,3 milliards de dollars d’échanges en 2017 dont près de 700 millions de dollars d’exportations algériennes et 1,6 milliard de dollars d’importations, selon les chiffres des Douanes algériennes. Durant le premier semestre 2018, les importations algériennes de la Corée s’élevaient à 609 millions de dollars, alors que ses exportations vers ce pays étaient de 474 millions de dollars. L’Algérie et la Corée du Sud sont liées par un accord de partenariat stratégique signé en 2006, faisant de l’Algérie le seul pays africain ayant signé un tel accord avec la Corée du Sud. Les deux parties ont appelé, à travers cette déclaration de partenariat stratégique, signée mars 2006, à la mise en place d`un partenariat stratégique basé sur l`entente et la confiance mutuelles. Ce partenariat vise à promouvoir leurs relations multiformes à un plus haut niveau et à renforcer leur coopération dans les domaines politiques. Selon de nombreux es économistes, l’Algérie et la Corée du Sud sont appelées désormais à dépasser le cadre des échanges commerciaux pour bâtir un véritable partenariat stratégique. Pour ce faire, il faudra développer une approche commune à même de mettre en place les mécanismes et les instruments devant traduire, dans les faits, ce partenariat. Dans ce sens, les hommes d’affaires des deux pays doivent saisir toutes les opportunités pour bâtir un partenariat fructueux qui soit à la hauteur des potentialités réelles que recèlent les deux pays pour leur intérêt mutuel et qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant. Pour ces mêmes experts en économie, les exemples concrets de coopération entre l’Algérie et la Corée du Sud montrent, on ne peut mieux, que les relations bilatérales couvrent un très grand nombre de secteurs qui restent éligibles à un approfondissement de part et d’autre. Tout en estimant qu’un certain  nombre de pays asiatiques, dont la Corée du Sud, ont pu se positionner dans  une trajectoire convergente avec les pays développés et se préparent à bouleverser  les rapports de force à l’échelle mondiale dans les prochaines décennies, ils ont fait remarquer, à cet égard, que l’intervention des gouvernements dans ces pays s’est distinguée par une politique d’attractivité du secteur privé, qui a consisté à réduire les risques sur l’investissement à travers les droits de propriété, le soutien au coût de l’investissement et aux taux  d’intérêt. Pour ces économistes, le modèle coréen est un exemple qui relève d’une  économie mixte où l’Etat a su mener le marché vers le chemin de la réussite  dans une logique de croissance partagée avec une forte participation du secteur  privé. Dans cette optique, l’Algérie qui a recouru à l’ouverture de son économie, semble bien positionnée pour se placer comme un acteur principal dans le nouveau partenariat que les puissances asiatiques veulent construire avec les pays du continent africain.