50e édition de la fête du tapis à Ghardaïa: C’est parti depuis hier

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Photo L'Echo d'Algérie@

Le coup d’envoi de la 50e édition de la fête du tapis, célébrée annuellement dans la capitale du M’zab (Ghardaïa), région touristique du Sud algérien, a été marqué, ce samedi, par un défilé éclectique d’une vingtaine de chars agrémentés de produits d’art traditionnel.

Dans un cortège magistral, les chars ornés de tapis ont traversé l’avenue Emir-Abdelkader conférant à cette principale artère un spectacle haut en couleur vive ou le tapis et autres produits artisanaux ont été mis en valeur dans la plus grande élégance, sous les rythmes alternant du Karkabou. Ce défilé de chars ornés de tapis des différentes localités de la wilaya de Ghardaïa, riche en symbolique et motifs qui retracent, généralement le substrat social, culturel et historique de chaque localité de la wilaya, s’est déroulé en présence des autorités locales et de nombreux invités.

Dans une intervention d’ouverture de cette manifestation économique et culturelle, le ministre de Tourisme et de l’Artisanat, Hacène Mermouri, a salué les efforts déployés par les femmes au foyer de l’Algérie profonde pour la pérennisation du savoir-faire en matière d’artisanat porteur de richesse pour l’économie locale et de redynamisation du tourisme. Pour cette édition, les participants ont voulu montrer à travers chaque char orné de tapis, les riches potentialités de l’artisanat des différentes localités de Ghardaïa. Le tapis du ksar de Ghardaïa, à tissage ras, est la principale référence avec une symbolique de motifs qui retracent, généralement sur un fond blanc, le substrat social, culturel et historique de la région. L’autre référence du tapis du M’zab, qui fait partie de la catégorie «henbel», est celle du ksar de Beni Isguen, dont la version traditionnelle présente un tapis à tissage ras-plat et décoré de bandes au tracé élégant sur des fonds de couleurs variant du noir foncé au beige clair avec des touches rouges-briques. Les tapis dits de «Taourt», «Anchan» et «Agem», sont autant de varié- tés du tapis de Beni Isguen, différenciés seulement par leurs dimensions. Pratiquement chaque famille ghardaouie possède un métier à tisser faisant partie des équipements domestiques ordinaires, d’où l’existence de quelque 20 000 femmes artisanes travaillant seules à domicile ou en coopératives. Durant le tissage, l’artisane s’impose une densification des motifs dans un minimum d’espace, conférant au produit une surcharge très appréciée dans la région. En fait, la conscience appliquée de l’artisane qui transmet, à travers des motifs et des couleurs vives, les valeurs culturelles et sociales locales, montre bien que le tissage du tapis ghardaoui, issu de la créativité du génie populaire, est une technique de communication. Toute la valeur du tapis, y compris commerciale, est mesurée sous cet angle.

Exposition de riches potentialités culturelles et patrimoniales

D’El Guerrara située en zones semi-steppiques à El Ménéa sur le grand erg occidental, et de l’altière Métlili-Chaâmba, à la station thermale de Zelfana, c’est pratiquement toute la wilaya, avec ses 13 communes qui, à travers ce défilé de chars orné de tapis, a exposé ses riches potentialités à une foule dense venue fêter ce début de printemps ghardaoui. Pour composer cette fresque, le défilé de chars garnis, renforcé par des danses folkloriques, a mis en valeur les traditions de la région avec l’incontournable thé sous la «Kheima» et l’irrigation en milieu oasien. Le mehri (dromadaire) et la cavalerie traditionnelle des steppes n’ont pas manqué à cette peinture vivante, dont chaque touche exprime la richesse d’un patrimoine national très varié dans ses formes et imprégné de messages. Ponctué par un spectacle de fantasia, la riche palette du folklore ghardaoui n’a pas démérité dans l’animation d’une ambiance carnavalesque où elle a réussi à donner un rythme au défilé le long de l’avenue EmirAbdelkader et la place Mohamed-Khemisti où une tribune a été érigée pour contenir les officiels et hôtes de la région. Cette ambiance, qui a surpris les quelques touristes de passage ravis de découvrir la palette de l’artisanat algérien, a créé un climat aussi bien récréatif que culturel dans la région.

De nombreuses personnes approchées ont estimé que cette fête constitue une aubaine pour attirer des touristes en cette période de vacances et également une occasion pour les femmes artisanes de commercialiser directement leurs produits sans intermédiaire et contrepartie. Diverses activités culturelles ainsi qu’une exposition-vente de produits des différentes associations, micro-entreprises de femmes spécialisées dans l’artisanat ainsi que les stagiaires et apprentis des centres de formation professionnelle, sont programmés au Palais des expositions à Bouhraoua, durant cette fête du tapis qui s’étalera jusqu’au 22 mars en cours. Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat procédera en fin d’après-midi à l’inauguration de cette exposition-vente des produits artisanaux, à laquelle prennent part près d’une centaine d’artisans représentant une vingtaine de wilaya du pays.