Des milliers de manifestants sont sortis, ce vendredi 1er Novembre 2019, dans les rues pour un changement radical et la libération des détenus du Hirak. Ce 37e vendredi de protestation populaire, coïncidant avec le 65e anniversaire du déclenchement de la lutte armée, a connu une importante mobilisation citoyenne.
Les rues d’Alger et la place Maurice- Audin et l’esplanade de la Grande Poste grouillaient de monde peu avant 10h du matin. La foule grossit au fil des heures avec l’arrivée des manifestants venus des quatre coins du pays et rejoints par les habitants de la capitale, notamment les fidèles après l’accomplissement de la prière du vendredi. A la rue Didouche-Mourad, la marée humaine qui a déferlé a contraint les policiers à se retirer. Les slogans brandis et scandés restent les mêmes : rejet de l’élection présidentielle du 12 décembre, une période de transition, la libération des détenus, le départ du système et de tous ses symboles, le retrait des projets de loi sur les hydrocarbures et de la suppression de la règle 51/49. Interdit depuis plusieurs mois dans la capitale et dans d’autres villes du pays hormis la Kabyle, le drapeau amazigh a été brandi par des manifestants en dépit des tentatives de les interpeller par les policiers. A rappeler, par ailleurs, que la capitale Alger a vécu un jeudi soir mémorable de par la marée humaine pour célébrer le 65e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale. Des milliers de manifestants ont réussi à atteindre la capitale en réponse aux appels lancés sur les réseaux sociaux et ce, malgré la multiplication des barrages de la Police et de la Gendarmerie nationale sur tous les axes routiers menant vers Alger. Des chants révolutionnaires, des slogans hostiles au système et en faveur du départ de Bensalah et du gouvernement Bedoui et en faveur de la libération nationale ont été entonnés tout de la nuit du jeudi à vendredi. Ils étaient des milliers à passer la nuit dans les rues d’Alger en attendant la levée du jour pour manifester ce 37e vendredi. «Makach l’vot (Cette année il n’y aura pas d’élection, ndlr)», «Dawla madania machi askaria», «Ba’ouha khwana (Les traîtres ont vendu le pays), «Bensalah dégage» et «Souveraineté au peuple», sont les slogans scandés par les manifestants qui ont marqué une halte devant la casernes de la gendarmerie au centre ville en reprenant des chants patriotiques. Les portrais des détenus du Hirak se mêlent aux dizaines de drapeaux vert, blanc et rouge.
A. M.
