31 998 blessés en dix mois:  L’Algérie face à une hausse alarmante des accidents

0
12

La porte-parole de la Délégation nationale à la sécurité routière, Mme Fatma Khellaf, a mis en garde contre la hausse continue des accidents de la route enregistrée durant l’année en cours, rappelant que cette problématique prend désormais une dimension mondiale touchant de nombreux pays. L’Algérie n’échappe pas à cette tendance inquiétante, avec une progression notable du nombre d’accidents et de victimes. Invitée ce lundi de l’émission « L’Invité du Matin » sur la Chaîne 1 de la Radio algérienne, Mme Khellaf a dévoilé un bilan particulièrement lourd établi entre janvier et octobre 2025 : 3 223 accidents ont été recensés, causant la mort de 3 256 personnes et faisant 31 998 blessés. Elle a précisé qu’en comparaison avec la même période de 2024, tous les indicateurs sont en augmentation, les accidents progressant de 3,15 %, les blessés de 4,42 % et les décès de 1,31 %.

Selon Mme Khellaf, cette hausse trouve en partie son explication dans l’implication accrue des véhicules lourds, notamment les camions et les bus de transport collectif, devenus des facteurs majeurs dans la gravité des sinistres. Les données communiquées montrent ainsi une augmentation de 2,63 % de l’implication des bus, soit l’équivalent de 787 accidents, et une hausse de 7 % de celle des camions lourds, remorques et semi-remorques, souvent impliqués dans des collisions en chaîne qui amplifient le bilan humain. Elle a souligné que cette catégorie de véhicules représente désormais une part significative de la hausse des victimes. Mme Khellaf a également rappelé que les experts en sécurité routière établissent un lien entre cette aggravation et plusieurs facteurs structurels, notamment la croissance démographique, l’expansion rapide du parc national de véhicules et l’étendue du réseau de transport national, considéré comme le deuxième plus vaste du continent africain. Elle a précisé que les mesures répressives et les dispositifs juridiques, bien qu’essentiels, ne constituent qu’une partie de la réponse, la cause profonde étant souvent liée aux comportements des usagers de la route et à certaines attitudes à risque. Dans ce contexte, elle a insisté sur la nécessité d’impliquer étroitement les conducteurs, les propriétaires de véhicules et l’ensemble des usagers dans la prévention des accidents, estimant qu’ils doivent être des acteurs centraux de la sécurité routière plutôt que de simples victimes ou témoins. Elle a salué le rôle positif de la culture du signalement, qui a permis de réduire certains comportements dangereux, tout en exprimant l’espoir que le pays puisse atteindre à court terme un niveau de conscience routière plus élevé. En conclusion, Mme Khellaf a affirmé que la sécurité routière constitue avant tout un processus éducatif et culturel de long terme. Elle a insisté sur l’importance de renforcer la formation routière, de requalifier les conducteurs et de développer des programmes continus de sensibilisation afin d’ancrer durablement la culture de prévention et de réduire les lourdes pertes humaines et matérielles générées par les accidents de la circulation.

Yasmine Derbal

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici