Le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, a mis en avant, samedi à Tunis, l’importance de mettre en place une conception globale et unifiée dans le cadre de la coopération arabe commune pour lutter contre l’hégémonie numérique des ténors médiatiques et protéger les intérêts des pays arabes, ainsi que les valeurs et les principes de leurs sociétés.
S’exprimant à l’occasion des travaux de la 2e édition de la Conférence des médias arabes sur «la domination mondiale et les moyens d’y faire face sur le plan arabe», tenue les 13 et 14 janvier courant, M. Bouslimani a expliqué que le monde vivait «une transition numérique ayant ouvert de nouvelles perspectives et engendré de grands défis, en tête desquels l’orientation du public arabe vers les plateformes numériques et l’hégémonie des réseaux sociaux sur le marché médiatique». «Ces défis nous obligent à initier des démarches sérieuses pour mettre un terme à leurs effets néfastes à travers la mise en place d’une stratégie unifiée en matière de traitement avec ses entreprises sur tous les plans, notamment en ce qui concerne le contenu médiatique et la prise de décisions arabes communes et rapides», a-t-il poursuivi. Le ministre a exprimé, en outre, son souhait de voir les conclusions de cette Conférence constituer «une pierre angulaire pour la mise en place d’une conception globale et unifiée permettant de faire face à l’hégémonie numérique des ténors médiatiques internationaux dans le cadre d’une coopération arabe commune et efficace ayant pour objectif la protection de nos intérêts communs, ainsi que les valeurs et les principes de nos sociétés arabes». M. Bouslimani a mis en relief, dans ce cadre, l’importance pour les pays de «réviser leurs lois, notamment celles relatives à la protection des données personnelles, la cyber-sécurité et l’identité numérique, en plus de tout ce qui relève du développement technologique à l’instar des systèmes et des législations pour assurer la protection numérique de tous». «L’échange d’expertises et d’expériences en matière de lutte contre la cybercriminalité avec la mise en place de mécanismes d’action arabes fermes permettront d’assurer la protection requise contre tout éventuel hack des réseaux locaux et garantir leur sécurité» a-t-il ajouté. Le ministre a, par la même, rappelé que «l’Algérie qui a réussi l’organisation du premier Sommet arabe numérique en novembre dernier, ne ménagera aucun effort en vue de mener à bien les efforts communs face à la domination numérique mondiale», soulignant que «l’Algérie œuvre, dans le cadre de cette démarche, à asseoir un système juridique adéquat, trouver des sociétés spécialisées dans la sécurité des données et la crédibilité des informations, mais aussi redynamiser le rôle des médias, notamment ceux digitaux à travers la formation». Il a, dans le même cadre, souligné que «les nouveaux crimes du cyberspace peuvent porter atteinte à la sécurité nationale, d’où l’impérative activation de la veille informatique», notamment avec la présence de certains acteurs détenant des capacités à ne pas sous-estimer en termes de hacking des systèmes de protection. S’exprimant sur cette Conférence, le ministre de la Communication s’est félicité des «efforts inlassables de la Ligue arabe en vue d’unifier les rangs arabes en traitant avec les géants de la technologie et en faisant face au monopole numérique imposé par ces entreprises mondiales», saluant dans le même contexte, «les efforts de l’Union de radiodiffusion des Etats arabes dans l’organisation de cette 2e Conférence et le choix pertinent de son thème».