28 e vendredi du Hirak à Alger:  Les citoyens intransigeants   sur le changement

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28e vendredi de mobilisation a Alger. Ph :Fateh Guidoum / PPAgency

Les citoyens sont sortis à Alger pour le 28ème vendredi consécutif, réitérant leurs revendications liées au changement du système, au départ de ses symboles et au jugement de tous les corrompus.

Comme à leur habitude, les manifestants se sont donné rendez-vous au centre-ville de la capitale où ils ont scandé des slogans appelant à l’édification d’un Etat de droit, à l’indépendance de la justice et à la lutte contre la corruption. Les manifestants qui ont emprunté les principales artères de la capitale, à l’instar de la Grande-Poste, la place Maurice Audin et le Boulevard Zighout Youcef, où un important dispositif sécuritaire a été déployé, ont également exprimé leur attachement à l’unité nationale et leur rejet à toutes les manœuvres susceptibles de porter atteinte à la cohésion du peuple algérien. La lutte contre la corruption a été vivement réclamée par les manifestants, qui ont insisté sur l’éradication de ce phénomène, appelant à juger tous les corrompus et à récupérer les fonds détournés et les biens dilapidés. Brandissant le drapeau national, les citoyens ont entonné en chœur « djeich-chaab khawa khawa » (armée et peuple sont frères), « Djazaïr horra démocratia » (Algérie libre et démocratique) et « Silmia, silmia » (pacifique, pacifique), tout en exprimant leur détermination à poursuivre ces marches jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Des manifestants ont, pour leur part, réclamé, lors de ce 28 ème vendredi de mobilisation, l’urgence d’organiser des d’élections présidentielles « libres et transparentes » pour mettre fin à la crise qui secoue le pays.Ces nouvelles marches interviennent au moment où l’instance nationale de dialogue et de médiation, présidée par Karim Younes, poursuivait ses rencontres de consultation avec les partis  politiques, les organisations nationales et les dynamiques de la société civile pour tenter de trouver les solutions permettant une sortie de crise. Ces rencontres ont été l’occasion de formuler plusieurs propositions, dont celles de fixer la date de la présidentielle dans les plus brefs délais et de garantir les conditions nécessaires pour la tenue d’une élection régulière et transparente, en sus de l’installation d’une instance nationale indépendante pour la surveillance de cette élection. La majorité des intervenants ont proposé de remplacer le gouvernement actuel par un gouvernement technocrate formé de compétences nationales. Ce vendredi est le 5e et dernier du mois d’août, durant lequel les Algériens ont défié la canicule et les fortes chaleurs en sortant, en nombre, rejeter les sommations des symboles du pouvoir hérité de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Ce 28e vendredi intervient après une semaine marquée par les discours de Gaid Salah, dans lesquels il a de nouveau sommé les Algériens, citoyens ou différentes classes, à aller vers des élections présidentielles. Ils ont également appelé à la libération des manifestants arrêtés lors du Hirak dans plusieurs wilayas, exigeant d’écarter du dialogue toute personne impliquée dans des affaires de corruption. Il est à noter que la marche à Alger s’est déroulée dans le calme et, comme à l’accoutumée, les manifestants ont commencé à se disperser aux environs de 17h00 cédant la place aux jeunes bénévoles qui ont, dans un geste de civisme et de citoyenneté, commencé à nettoyer les lieux.

Ghrak. B