La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, dément formellement les informations selon lesquelles son département envisagerait de lancer une consultation nationale sur l’enseignement de tamazight et sa généralisation.
Benghabrit appelle à la vigilance et invite les journalistes à s’adresser au ministère pour vérifier leurs informations avant publication. «Les fake news desservent à la fois l’école et la société en général», regrette-t-elle, précisant que «tamazight est une langue nationale et officielle, elle n’a pas besoin de consultation pour que son enseignement soit généralisé». Selon elle, «ces fausses informations largement diffusées prouvent que l’école algérienne est ciblée». Cette fausse information a été diffusée en premier par le journal arabophone Echourouk. Il est à préciser que le courant islamoarabo-conservateur œuvre par tous les moyens pour empêcher la généralisation de l’enseignement de tamazight. On se souvient de la campagne haineuse et raciste menée par la députée Naïma Salhi contre la promotion de la langue amazighe. Benghabrit assure que tout un programme a été préparé pour la généralisation de l’enseignement de tamazight. Le ministère a décidé de recruter quelque 300 nouveaux enseignants pour poursuivre ses efforts de la généralisation de l’enseignement de cette langue dans les 48 wilayas. En janvier dernier, lors d’un conseil interministériel, de nouvelles mesures pour dynamiser l’enseignement de tamazight ont été prises, et ce, en application des directives émises par le Président Bouteflika lors du Conseil des ministres du 27 décembre dernier. Le Conseil interministériel, présidé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, prévoyait l’allocation de postes budgétaires supplémentaires pour renforcer l’enseignement de tamazight dans le secteur de l’éducation et pour élargir la formation et la recherche en tamazight au niveau des universités.
La ministre invite les syndicats à une nouvelle réunion mardi
Nouria Benghabrit a lancé une invitation à l’intersyndicale, qui compte, notamment le SATEF, l’UNPEF, le SNTE, le CLA, le SNAPEST, pour une réunion mardi 3 avril. Des sources syndicales proches de la Coordination qui ont révé- lé l’information, ont confirmé leur participation à cette réunion pour discuter «des revendications qui restent encore en suspens». Le choix de la date du 3 avril n’est pas fortuit, car c’est la veille de la grève générale à laquelle avaient appelé plusieurs syndicats de l’Education, la Santé, la Fonction publique, les Télécoms et les Collectivités locales pour dénoncer la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs. Benghabrit parviendra-t-elle à faire changer d’avis à ses partenaires syndicaux, à l’occasion de cette énième réunion de concertation ? Faut-il qu’elle ait la latitude de lâcher un peu de lest par rapport à certaines des revendications ? Le CNAPESTE, pour sa part, a fait le choix de la rupture du dialogue et de la confrontation frontale avec la ministre en optant, dès la reprise des cours demain, pour une grève en pointillés, au rythme de deux jours par semaine.