Abdelwahid Temmar rassure : «Tous les programmes de logement seront maintenus»

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P.P Agency

Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, a tenu, hier, à rassurer, encore une fois, l’ensemble des souscripteurs dans les différents types de logement en affirmant que tous les programmes inscrits ou en cours de réalisation seront maintenus et iront à leur terme.

Le ministre qui n’a pas manqué de mettre l’accent sur la nécessité du respect des délais contractuels, a instruit les entrepreneurs et les entreprises accusant un retard dans la réalisation à redoubler d’efforts et à augmenter la cadence des travaux dans les plus brefs délais sous peine de résiliation de leurs contrats. Le message adressé aux entreprises retardataires dans la réalisation des logements est clair et ferme, a soutenu Temmar, ajoutant que les retardataires ont une dernière chance pour réagir; faute de quoi, il sera procédé à la résiliation des contrats. En l’état actuel des choses, des entreprises de réalisation s’acheminent vers la résiliation de contrat, a averti le ministre, soulignant que dorénavant, le suivi des projets se fera par une intensification de sorties sur le terrain dans les différentes wilayas et la mobilisation d’équipes de contrôle.

Les nouveaux programmes de logements prévus en 2018 feront l’objet d’un suivi rigoureux, a promis le ministre qui a rappelé le lancement, en dépit des contraintes financières, des travaux de 270 000 unités à travers le territoire national, dont 80 000 pour l’habitat rural, 70 000 de type public aidé (LPA) et 120 000 dédiées à la formule de type location-vente. Soulignant la nécessité de changer l’approche de l’urbanisme, il a affirmé que les projets doivent être livrés avec les aménagements et structures publiques dans le cadre de plans intégrés. Selon les chiffres présentés par le ministre lors d’une réunion avec les représentants des entreprises retardataires, le nombre des logements AADL accusant un retard de réalisation à travers 20 wilayas s’élève à 38 450 unités dont 24 851 logements en cours de réalisation par des entreprises étrangères et 13 600 unités confiées à des entreprises algériennes. Il faut dire que depuis son arrivée à la tête du secteur de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville, Abdelwahid Temmar semble déterminé à booster les projets lancés dans ce secteur et qui s’inscrivent dans le cadre du programme quinquennal du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

A cet effet, le département ministériel de Temmar a entamé la préparation d’une feuille de route en ouvrant huit ateliers de réflexion portant sur plusieurs aspects, législatif notamment, avec la possibilité de réviser la loi sur l’urbanisme, le financement, le contrôle, la formation et autres afin d’accélérer la réalisation de programme d’habitat tracé. Pour lui, la feuille de route que prépare son ministère englobe plusieurs volets, dont le volet urbanisme, avec la participation de tous les acteurs de secteur de l’habitat. Ainsi, huit ateliers sont lancés par le département de l’habitat dont le premier a porté sur l’urbanisme. Cette réunion a regroupé les représentants du Conseil national de l’ordre des architectes qui compte près de 8000 adhérents, le syndicat national des ingénieurs en génie civil et bâtiment (5000 adhérents) et le Conseil d’ordre des géomètres (650 adhérents). Deux autres rencontres se tiendront prochainement avec les producteurs locaux de matériaux de construction et les promoteurs immobiliers, lesquels auront un rôle important à jouer en matière d’urbanisme et de construction. A cette occasion, le ministre a souligné dans une allocution qu’il y a une crise économique, d’où la nécessité de trouver des solutions, notamment en matière de financement. «Malgré la situation économique difficile, il faut trouver des solutions pour le financement direct du logement par l’Etat à 100%», a-t-il insisté. Appelé à donner plus d’explications sur le sujet, Temmar a indiqué qu’il «faut aller vers le partenariat publicprivé en matière de financement pour la réalisation des projets». Le ministre a également parlé de l’aspect relatif à la gestion des projets car, selon lui, «il faut penser à gérer l’habitat après l’avoir produit», soulignant l’importance de l’environnement urbanistique dans lequel est construit le logement en plus de «l’implication» de citoyen. Le département de l’Habitat a ouvert aussi un atelier sur le traitement électronique en consacrant la culture de traitement des dossiers à distance.

Ce qui permettra, selon le ministre, au citoyen de suivre l’état d’avancement de son dossier de logement et connaître les droits et les obligations à distance, l’assainissement des dossiers et les agréments des promoteurs par voie électronique. En 2017, dira-t-il, «il faut changer notre vision et traiter avec l’administration d’une manière civique», précisant que l’opération de réflexion autour du permis de construction électronique doit être maîtrisée dans son aspect juridique en coordination avec le ministre de Intérieur et des collectivités locales. Cependant, le ministre a fait remarquer que la réflexion et la concertation avec les différents partenaires de son département ne doit pas se faire au détriment du temps. Les concepteurs auront d’ailleurs dix jours pour soumettre leurs propositions et réflexions tout en adoptant un classement des priorités. Concernant l’urbanisme, l’atelier sera dédié portant sur cinq sujets. Il s’agit d’étudier toutes les lois actuelles et s’il y a une nécessité de révision ou d’adaptation «personne ne peut nous empêcher de réviser la loi sur l’urbanisme, promulgué depuis 27 ans», dit-il. Il est prévu que le secteur organise aussi un atelier sur l’opération de réhabilitation des villes et des quartiers par le biais de l’Agence nationale de réhabilitation. Cet atelier sera présidé par le directeur de l’Urbanisme, a expliqué le ministre qui a affirmé «qu’il est temps que l’Agence nationale de réhabilitation revient à ses missions et que le diagnostic soit fait par les experts, et ce, même en dehors du ministère de l’Habitat».

En outre, le ministre a évoqué le dossier du vieux bâtis signalant le manque de suivi de l’application du décret relatif à ce genre de construction ajoutant que deux ans après la promulgation du décret 15-19, il est temps de s’interroger si ce «dernier est toujours adéquat, notamment avec l’intégration du permis de construction électronique». «Rien n’empêche sa révision face aux actuelles exigences», a t-il affirmé. Parmi les ateliers, le ministre a cité aussi celui relatif au contrôle, déplorant l’absence d’un plan pratique, alors que 14 wilayas enregistraient un manque dans les inspections d’urbanisme et même pour les grandes villes qui comptent plusieurs inspecteurs, à l’instar d’Oran (3 inspecteurs) et d’Alger (5 inspecteurs), il est impossible d’assurer un contrôle total. «Il y a une anarchie dans l’urbanisme, il faut établir un diagnostic vu l’importance du contrôle et l’usage de la technologie dans celle-ci», a-t-il ajouté.