Le Nouvel An amazigh, Yennayer, coïncidant avec le 12 janvier du calendrier universel, est l’une des fêtes populaires les plus anciennes de l’humanité, encore célébrée au XXIe siècle sur une vaste sphère géographique.
«Yennayer est vraisemblablement la fête la plus ancienne de l’humanité encore fêtée au XXIe siècle», observe Djamel Laceb, enseignant et auteur de la traduction vers le Ttamazight du Sommeil du juste de l’écrivain disparu, Mouloud Mammeri.
Dans une contribution, il note un «regain de popularité» vis-à-vis de cette dernière, de la fin du siècle dernier à nos jours, dans la mesure, explique-t-il, où cette journée est célébrée dans des milieux autrefois fermés, à l’exemple des villes côtières d’Algérie où des non «amazighophones» s’en réclament désormais. Géographiquement, souligne Laceb, il s’agit d’un évènement le plus largement partagée dans de larges zones en Afrique et jusqu’aux îles Canaries, dans l’océan Atlantique. Il y mentionne «des similitudes clairement identifiables avec des rituels de célébration et dans les mythes s’y rattachant, malgré la diversité géographique de cet immense espace». Il évoque, par ailleurs, les différents caractères de cette fête, notamment son ancrage dans l’histoire commune de l’humanité ainsi que son caractère transcivilisationnel. S’agissant du moment de la célébration de Yennayer, le 12 janvier du calendrier universel, l’auteur y relève l’existence de quelques divergences. «Il se trouve, dit-il, qu’en Libye et en Tunisie notamment, des communautés préfèrent la date du 13 janvier, observant que globalement, le 12 janvier est retenu dans la majorité des régions concernées. Du point de vue étymologique il explique que le vocable Yennayer, signifie «les Paroles de la lune» ou le «Verbe du ciel». Il soutient que cela reste une étymologie parmi d’autres, soulignant toutefois qu’elle est l’une des rares à tenir compte de la langue parlée par les personnes pratiquant le culte. A noter que la célébration de Yennayer a été officiellement consacrée par le Président Abdelaziz Bouteflika, lors de la réunion du Conseil des ministres, le 27 décembre 2017 déclaré journée nationale chômée et payée.