18 mois après la fermeture des frontières du royaume: L’Arabie saoudite rouvre ses frontières aux pèlerins étrangers vaccinés pour la Omra

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L’agence de presse officielle saoudienne a annoncé, hier, que les autorités du pays avaient décidé d’autoriser le retour des pélerins étrangers, à condition qu’ils soient vaccinés contre la Covid-19. Le royaume visera les demandes d’entrée sur le territoire à compter de ce jour.

L’Arabie saoudite va permettre aux pèlerins vaccinés contre le coronavirus venant de l’étranger d’effectuer la Omra, le petit pèlerinage musulman, 18 mois après la fermeture des frontières du royaume, gardien des deux villes saintes de l’Islam. Les autorités saoudiennes commenceront à accepter les demandes d’entrée dans le pays à partir de lundi, a précisé, hier, l’agence de presse saoudienne officielle SPA. Les pèlerins étrangers désireux de se rendre à la Mecque devront être vaccinés, avec un vaccin reconnu par l’Arabie saoudite (Pfizer, AstraZeneca, Moderna et Johnson & Johnson), et se soumettre aux règles de quarantaine, a ajouté l’agence, citant le ministère chargé des pèlerinages.

Jusqu’à deux millions de pélerins par mois

Chaque mois, jusqu’à deux millions de pèlerins pourront effectuer la Omra, réservée jusqu’alors aux seuls pèlerins vaccinés résidant en Arabie saoudite. Les autorités sont en train d’établir une liste des pays autorisés, et de se pencher sur des mesures à mettre en place pays par pays, toujours selon SPA. L’épidémie de Covid-19 a fortement perturbé les pèlerinages du Hadj – grand pèlerinage annuel – et de la Omra, sources importantes de revenus pour le royaume. Le mois dernier, les autorités saoudiennes ont organisé le Hadj pour la deuxième année de suite dans un contexte de pandémie, limitant les pèlerins à 60 000 Saoudiens et étrangers résidents vaccinés, une hausse par rapport au chiffre de 10 000 de l’année précédente. En 2019, 2,5 millions de personnes avaient effectué le Hadj. Le petit pèlerinage, qui, contrairement au Hadj peut être accompli tout au long de l’année, attire en temps normal des millions de visiteurs du monde entier chaque année.

Manne financière

En temps normal, le Hadj et la Omra rapportent quelque 12 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) par an à l’Arabie saoudite, qui tente de diversifier son économie ultradépendante du pétrole. Ils représentent aussi une aubaine pour les compagnies aériennes et les agences de voyage. Coiffeurs, voyagistes ou vendeurs de souvenirs… A La Mecque, ce sont des centaines de milliers d’emplois qui ont pâti de la pandémie. En 2020, seulement 5,8 millions de personnes ont effectué la Omra, soit une baisse de 69% par rapport à 2019, selon les chiffres officiels. Et lors du Hadj cette année, marqué par un protocole sanitaire stricte, les rues de La Mecque étaient quasi vides. Les magasins sont restés déserts et certains hôtels et boutiques à souvenirs fermés. Depuis le début de la crise sanitaire, l’Arabie saoudite a officiellement enregistré plus de 532 000 cas de coronavirus et plus de 8300 morts. Le gouvernement a accéléré début août la campagne de vaccination, dans le but de relancer le tourisme et d’accueillir événements sportifs et spectacles. La vaccination est désormais obligatoire pour entrer dans les établissements publics et privés, y compris les établissements scolaires et les lieux de divertissement, ainsi que pour utiliser les transports publics. Fin-juillet, le royaume avait aussi annoncé la réouverture de ses frontières aux touristes étrangers vaccinés à partir du 1er Août. Longtemps reclus, le royaume a délivré ses premiers visas touristiques en 2019. Entre septembre 2019 et la fermeture des frontières en mars 2020, il a enregistré 400 000 visas touristiques.